Comédie dramatique / Couleur / 87’ / HD / 2018
Réalisé par Caroline Chomienne
Véra, jeune danseuse, quitte l’Opéra de Paris et se bat pour intégrer le milieu de la danse contemporaine plus métissée. La métamorphose de la courageuse artiste advient où elle ne l’attend pas.
Pour avoir côtoyé et observé la jeunesse urbaine, j’ai voulu raconter, avec la scénariste
Corinne Atlas et la chorégraphe Andrea Sitter, comment une jeune artiste cherche sa voie
hors des sentiers battus.
Les femmes sont nombreuses à oser ce rêve et franchir le pas : pour aller vers l’inconnu et
peut-être s’y réaliser, elles sont prêtes à affronter leur famille, leur amant, leur professeur. Les
épreuves peuvent y être rudes.
Ainsi est née Véra, jeune danseuse qui abandonne le prestigieux corps de ballet de l’Opéra
où elle vient d’être admise, pour forcer la porte d’un collectif de jeunes artistes en banlieue.
Je travaille depuis vingt ans en Seine-Saint-Denis où l’art est vivant, à la croisée de toutes
les influences, de toutes les pratiques (peinture, musique, danse...) et destiné tant à la rue
qu’au musée.
Le challenge était de recréer un collectif avec des jeunes de toutes les disciplines des
arts urbains, et, pour incarner notre héroïne, de choisir une jeune femme aussi bonne
comédienne que bonne danseuse, ce qui est rare en France.
La danse apparaissait déjà, avec Kader Attou et sa compagnie, dans mes films Freestyle et
Des lendemains qui chantent - tranches de vie de jeunes musiciens à Paris et Marseille, sortis
dans les années 2000 et remarqués pour leur liberté de ton. Aujourd’hui j’emprunte plus
encore à mon passé de danseuse pour faire surgir la danse du cœur des films, et je donne
aux artistes femmes une place centrale. Je raconte leur désir d’émancipation, la solidarité
artistique, les questions sociales et raciales, le choix d’aller vers l’inconnu, le dépassement
de soi, comme des possibles.
L’entraînement de danseuse et la souplesse de jeu d’Agathe Bonitzer ont permis de
tourner Véra avec la légèreté nécessaire au chef opérateur Paolo Carnera (Série Gommora, Erick Zonca, Peter Greenaway) pour entrer dans une mise en scène singulière qui réunit
des artistes des quatre horizons : acteurs professionnels et non professionnels, danseurs,
peintres, musiciens, boxeurs.
Les chorégraphies sont de Norma Claire et Andrea Sitter, d’origines guyanaise et allemande.
Le film raconte cette rencontre des cultures qui inspire les artistes contemporains. Il est lui-
même un bouillon de cultures.